Juanita

C’est mon dernier coup de cœur. J’aime Juanita, le roman bien entendu. Un polar-triller qui nous plonge dans le Bordeaux de ma jeunesse où j’ai peut-être croisé Juanita aux Capus, dans les travées de Lescure ou dans le quartier de la gare. Je suis de la génération des baby-boomers et j’ai connu les événements politiques, culturels ou sportifs que Simone Gélin distille habilement dans son récit comme de simples repères temporels pour nous les anciens et de véritables scoopes pour les jeunes d’aujourd’hui qui assimilent cette époque à la préhistoire. Je ne suis pas objectif en évoquant ce livre au décor familier et aux personnages connus ou reconnus, d’autant plus que l’histoire rebondit en 2022 dans mon bassin d’Arcachon ou j’ai probablement croisé Léa une jeune femme indépendante et libre qui ressemble à Juanita. Deux femmes de caractère qui se rejoignent dans le temps à travers un amour passionnel et furtif qui chamboule leurs vies respectives. Dans ce magnifique roman Simone Gélin fait la navette entre deux époques en rappelant aux nouvelles générations que nos copines, nos épouses voire même nos mères et nos grand-mères sont à l’origine de la bascule sociétaire de mai 68.

 

L'HISTOIRE : Juanita a vraiment existé. Ce livre retrace son parcours dans une société machiste (mais en pleine mutation, secouée par les mouvements contestataires de 68, et l’émergence d’un élan féministe), et son incroyable ascension dans le milieu de la prostitution de l’époque. Elle grandit aux capucins, quartier espagnol de Bordeaux. Passionnée de football, elle devient l’égérie des Girondins. Pour échapper à la morosité de son existence, elle fréquente les bars mal famés de Bordeaux, où se rencontrent, la nuit, après les matchs, les joueurs, des prostituées de luxe, la police, et des personnalités du showbiz. Elle y retrouve l’ambiance des films de gangsters qui la passionnent. Sa beauté, son tempérament, sa générosité, comme en témoignent ceux qui l’ont approchée, sa volonté de s’arracher à la pauvreté, de s’émanciper, sa rébellion contre l’ordre établi et la fatalité, son puissant goût de vivre, et sa quête éperdue de vérité et d’amour en faisaient une personne fascinante, qui ensorcelait tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.

Simone Gélin qui a grandi à proximité du bassin d’Arcachon avant de devenir enseignante y est revenue pour raconter notre région à travers ses romans puisant son inspiration dans cette nature où se trouvent ses racines profondes. Elle aime écrire des histoires construites comme des puzzles, des romans policiers réalistes, cousus avec le même fil : parler du monde qui nous entoure, mettre en scène des personnages contemporains et aller à la rencontre des gens. Bibliographie « La fille du port de la lune », Éditions Les Nouveaux Auteurs – Finaliste du Prix VSD du Polar 2010 « Le Banc de l’injustice », Éditions Les Nouveaux Auteurs 2011 – (Sélectionné au festival international du film policier de Liège) « Entre chiens et loups », nouvelle – Prix de la nouvelle au salon de Hossegor 2012 « Le journal de Julia », Editions Anne Carrière, 2013 – Prix Augiéras 2014 « Le Truc vert », éditions Vents Salés, 2014 « L’affaire Jane de Boy », éditions Vents Salés, 2016 .

Dans la collection Du Noir au Sud elle publie en 2018 Sous les pavés la jungle, réedite en 2019 la réédition en poche de Truc vert et publie Adieu Lola en 2020.

Je ne connais pas personnellement Simone Gelin  mais à travers son écriture j'ai découvert de nombreux points qui nous rapprochent. Des détails, des mots, des références, mais surtout une même approche sociologique et psychologique sur les faits de société qui font que je n'ai aucun mal à rentrer dans ses histoires et à m'identifier aux personnages principaux.

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